Marie Chapelet
Démarche
Après avoir travaillé pendant une dizaine d'années sur l'environnement violent des usines, Marie Chapelet aborde depuis 2013, le corps humain sans souci d'idéalisation. Un corps jusqu'alors physiquement absent de ses photographies. C'est toujours avec la même obsession pour le détail, qu'elle observe la transformation de sa propre enveloppe corporelle à la suite de grossesses rapprochées. C'est ce changement même qu'elle veut partager ici. Un pli. Et puis, un autre. Un motif répété à l'infini, comme un vêtement-peau, s'oppose à la figure féminine rêvée des poupées de l'enfance, des icônes de la mode et des mannequins. Par ce travail, Marie Chapelet revendique la ré-appropriation de sa propre image, démultipliée dans des formules qui répondent à la rigueur du cercle et du carré, mystérieuse mathématique de la nature, fondement canonique de la proportion parfaite. On voit là des photos de peau empreintes de fragilité à l'instar de la délicatesse et de la faillibilité du papier aujourd'hui précieux, éphémère et recyclable. Les photos se juxtaposent comme autant de couches. Une peau-papier avec ses usures et ses irrégularités, si légère et pourtant si lourde à porter.
Marie Chapelet
Bio
Histoire de l’Art à Paris X. Après avoir évolué dans le théâtre, la musique et la sculpture, se consacre exclusivement à la photo depuis 2000, noir et blanc jusqu’en 2002, couleurs ensuite. Collages depuis 2003, en volume depuis 2012.